Semaine pour les alternatives aux pesticides
« La nature, pour être commandée, doit être obéie » Francis Bacon
Nature et Êtres Humains coexistent depuis la nuit des temps, l’environnement naturel a été et sera toujours fondamental à l’évolution humaine car il met à notre disposition des ressources vitales. La vie humaine ne peut exister sans le végétal, cette dépendance est souvent oubliée par nos sociétés ultra-mondialisées dont l’œuvre se traduit trop souvent par la destruction de la biodiversité et la perte des richesses naturelles si essentielles à vie. Progrès inarrêtables et quêtes de suprématies ont désormais leurs effets visibles sur la Planète Terre : déforestation, pollution, incendies, évènements climatiques violents, réchauffement et fonte des banquises, pénuries alimentaires et destruction des sols en sont quelques exemples concrets.
Depuis environ 60 ans, l’agriculture mondiale a massivement intégré l’utilisation des produits chimiques à des fins d’augmentation des rendements et des résultats financiers au détriment de la santé humaine et environnementale. L’usage des pesticides au niveau mondial a quasiment doublé entre 1990 et 2018, passant de 1,7 à 2,7 millions de tonnes. (1) De fortes quantités de résidus sont retrouvés sur les récoltes et leurs effets nocifs et toxiques s’avèrent impressionnants. (2)
Désormais, les déséquilibres sont profonds et inquiètent. Aussi s’installe une nouvelle vision d’agriculture durable qui souhaite préserver et protéger la nature, la biodiversité, produire des aliments propres et sans danger pour la santé des consommateurs et des producteurs.
A partir de 1970, la permaculture a proposé une nouvelle philosophie du vivant, un système éthique de culture, intégré et évolutif, s’inspirant des écosystèmes naturels pour soigner la terre, l’Homme et préserver les ressources. (3)
Différentes façons de pratiquer existent mais l’essentiel est regroupé dans les deux concepts suivants :
- L’agroécologie qui apporte des solutions alternatives et repose sur 3 piliers de base : écologique (respect de la biodiversité, des sols vivants, de la faune et des forêts, des ressources en eau), social (souveraineté alimentaire, cultures à taille humaine, partage des compétences et des connaissances) et économique (économies sociales et solidaires, autonomie). (4)
- L’agriculture biologique qui préconise des techniques simples comme la rotation des cultures, le compost pour amender les sols, les cultures d’engrais verts, l’utilisation des purins de végétaux et l’emploi de produits répulsifs d’origine naturelle. (5)
Mais de quelles solutions naturelles alternatives disposons-nous concrètement à petite et grande échelle ?
En pratique, tout commence avec un sol fertile, dynamique, dont le microbiote et le mycobiote sont en équilibre grâce à des matières organiques (fumier, compost, engrais verts), où les associations des cultures sont habituelles et la rotation est réalisée chaque année ou sur des périodes plus longues. Le désherbage est maîtrisé avec des moyens mécaniques ou thermiques et permet la gestion des adventices. Le travail du sol respecte la cohérence aérobie-anaérobie si précieuse pour les organismes vivants présents. Des engrais minéraux naturels (roches, algues, etc.) peuvent être utilisés pour l’enrichissement ainsi que des purins de végétaux (orties, consoude, prêle) stimulateurs de croissance.
La magie de la Nature fait que le végétal peut soigner le végétal, pour une action fongicide des préparations sous forme d’infusions, macérations ou décoctions d’oignon, sarriette ou tanaisie seront utiles tandis que pour une action stimulante qui renforcera la flore microbienne et l’immunité, la bardane, la camomille ou le pissenlit seront privilégiés.
Contre les prédateurs et nuisibles, la « lutte intégrée », appelée également « lutte biologique » fera appel à des prédateurs naturels (insectes, oiseaux, rongeurs) et à des pièges non-toxiques ou à base de phéromones. Le pouvoir répulsif et préventif des maladies de l’aromathérapie est désormais très connu : des huiles essentielles d’ail, carvi, clou de girofle ou origan compact auront un pouvoir fongicide, bactéricide et insecticide, celles de citronnelle de Java, pamplemousse et de menthe poivrée un effet répulsif et insecticide. (6)
Le compagnonnage des cultures est un autre moyen d’évitement des traitements chimiques : certaines associations de plantes ont des effets protecteurs réciproques comme le couple oignon-carotte, les aromates comme l’aneth avec les cucurbitacées ou le couple tomate-basilic-tagète.
Et puisque la terre n’aime pas rester nue, des techniques comme les cultures automnales d’engrais verts et le paillage protègent les sols et les nourrissent en matières organiques.
Et pour pousser encore plus loin cette réflexion sur les alternatives aux pesticides, pensons également à petite échelle, à nos potagers et à nos intérieurs qui sont souvent contaminés et pollués par des substances à vocation insecticide ou herbicide et à nos animaux de compagnie qui sont traités avec des produits toxiques dont les effets de l’accumulation dans les organismes vivants restent encore méconnus. (7)
En conclusion, retenons que chaque année, la semaine de sensibilisation aux alternatives aux pesticides se déroule du 20 au 30 mars et permet une mise en évidence de toutes les actions et potentiels qui existent ayant comme but la préservation de notre planète Terre, de la Nature qui nous entoure et nous sert de berceau de vie et de la précieuse santé humaine. (8)
Notre époque, l’Anthropocène, peut être considérée comme l'époque de l'histoire de la Terre au cours de laquelle les activités humaines ont un impact significatif et global sur le système planétaire. La notion d'Anthropocène repose aussi sur l'irréversibilité : la trace des activités humaines est désormais inscrite dans l'histoire géologique et climatique de la planète et les scientifiques du futur pourront la dater. (9)
Roxana Cionco, Educatrice de santé Naturopathe OMNES, Formatrice en santé naturelle intégrative
Cabinet de Naturopathie Intégrative
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Disclaimer
Les conseils fournis ici ne sauraient se substituer à un avis médical, la naturopathie s’inscrit dans une démarche de complémentarité, n’arrêtez jamais un traitement en cours sans l’autorisation de votre médecin qui est le seul habilité à poser un diagnostic, prescrire ou modifier un traitement allopathique.
La Naturopathie repose sur l’art de rester en bonne santé, d’être acteur de sa santé et prendre soin de soi par des moyens naturels. Elle englobe l’individu sur toutes les dimensions de l’être : physique, énergétique, émotionnel, mental, socioculturel et planétaire (écologie).
Pour trouver un naturopathe OMNES à proximité de chez vous, consultez le site naturopathe.net.
Références
(1) cirad.fr/espace-presse/communiques-de-presse/2021/pesticides-une-consommation-mondiale-en-hausse
(2) generations-futures.fr/publications/residus-pesticides-2024/
(3) dicoagroecologie.fr/dictionnaire/permaculture/
(4) terre-humanisme.org/association/agroecologie/
(5) agencebio.org/
(6) fnams.fr/wp-content/uploads/2020/09/BS_274_02-fil_12-16.pdf
(7) generations-futures.fr/wp-content/uploads/2017/04/brochure-alternatives.pdf
(8) semaine-sans-pesticides.fr/
(9) https://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/anthropocene