14 novembre : Journée mondiale du diabète
Le 14 novembre est la Journée mondiale du diabète. L’occasion de sensibiliser à une maladie chronique dont nous avons tous entendu parler. En effet, 1 adulte sur 10 dans le monde vit avec le diabète. Plus de 90% d’entre eux vivent avec le diabète de type 2 (1). Mais près de la moitié n’auraient pas encore été diagnostiqués… (2) Et, en 2019, 1,5 million de décès sont directement attribués au diabète. (3)
Le diabète, bien que largement connu, reste très souvent mal compris, alors que les conséquences pour la santé sont problématiques et que l’hygiène de vie, telle que celle que l’on peut proposer en naturopathie, permet pourtant de prévenir, voire d’inverser le diabète de type 2 et de mieux vivre avec le diabète de type 1. Explications.
Comprendre le diabète
Le diabète est une maladie chronique qui survient lorsque le pancréas ne produit pas assez d'insuline ou lorsque l’organisme ne parvient pas à l’utiliser correctement. L'insuline est une hormone essentielle à la régulation de la glycémie, ou taux de « sucre » dans le sang. Lorsque le diabète n'est pas maîtrisé, cela conduit à une hyperglycémie, c'est-à-dire un excès de glucose dans le sang, qui peut, avec le temps, causer des dommages graves aux systèmes nerveux et vasculaire. (3)
Une régulation insuffisante de la glycémie peut entraîner diverses complications, notamment des maladies cardiovasculaires, des atteintes rénales (le diabète étant une cause majeure d'insuffisance rénale), des problèmes oculaires (rétinopathies diabétiques pouvant entraîner la cécité), ainsi que des lésions nerveuses (neuropathies diabétiques), augmentant le risque de blessures et d'infections pouvant nécessiter des amputations. (3)
Le diabète de type 1, dit juvénile ou insulino-dépendant, est l’une des maladies auto-immunes chroniques les plus courantes chez les enfants. La maladie se caractérise par la destruction des cellules productrices d’insuline dans le pancréas, entraînant une hyperglycémie et un état d’insulinodépendance à vie (injections quotidiennes nécessaires). (4)
Le diabète de type 1 est une maladie complexe, résultant de l'interaction entre des facteurs génétiques et environnementaux. Bien que certains individus soient génétiquement prédisposés, tous ne développeront pas la maladie. L'exposition à des déclencheurs environnementaux tels que certaines infections virales, le stress ou des changements dans le microbiote intestinal semble jouer un rôle dans le déclenchement de la réponse auto-immune. (4)
Le diabète de type 2, le plus fréquent, survient principalement chez les adultes, mais concerne de plus en plus les jeunes… Il se caractérise par une résistance de l’organisme à l’insuline, rendant son utilisation inefficace. (3) Son apparition est, quant à elle, étroitement liée à notre hygiène de vie. En effet, selon les études, environ 90% des cas peuvent être attribués à des habitudes alimentaires inadéquates, à la sédentarité et à l'excès de poids (5) (6) (7).
Bien que les avancées scientifiques aient permis de développer de nouvelles approches pour sa gestion et son traitement (pompes à insuline et systèmes de surveillance continue de la glycémie, applications mobiles, nouveaux médicaments…), la prévention du diabète doit rester une priorité pour chacun de nous car nous pouvons, par nos choix quotidiens, prévenir, retarder, voire inverser ce diabète de type 2.
Prévention et éducation avec la naturopathie
Diabète de type 1
L’hygiène de vie et une alimentation qui, dès la petite enfance, favorisent un microbiote diversifié et sain sont indispensables pour la régulation, l’éducation et la maturation du système immunitaire. Des études sont en cours afin de clarifier le rôle de la diversité bactérienne intestinale dans l’induction du risque de développement du diabète de type 1. (4)
Même dans le cas d’un diabète installé de longue date, le choix d’une alimentation santé (apport suffisant en fibres et en protéines, choix d’aliments à indice glycémique faible et modéré) est indispensable à un meilleur contrôle de la glycémie et à une diminution de la rigidité artérielle. (8)
De même, un niveau suffisant de vitamine D semble jouer un rôle protecteur dans le déclenchement et la progression de la maladie. Là-aussi des études sont en cours pour confirmer, ou non, cette piste, et clarifier les modes d’actions sous-jacents. (4)
Lorsque le diabète de type 1 est déjà présent, l’hygiène de vie reste un facteur fondamental pour la gestion et la prévention de ses complications : les études insistent sur l’importance de l’activité physique, en particulier avec une fréquence et une intensité élevées. (8)
Côté parents, le diagnostic d’un diabète de type 1 chez son enfant reste une épreuve à surmonter, et génère un stress important. En effet, il s’agit souvent pour les parents de mettre en place une routine quotidienne rigoureuse comprenant une insulinothérapie, une surveillance de la glycémie, le comptage des glucides et une activité physique. Une charge mentale à laquelle s’ajoute la crainte de mal faire et la peur des conséquences, parfois graves pour la santé présente et future de l’enfant, d’une mauvaise régulation de la glycémie. Il n’est donc pas rare que ces parents expriment une détresse psychologique importante, notamment dans les 6 mois qui suivent l’annonce du diagnostic (9).
En l’absence de dépression ou de troubles pathologiques associés, la naturopathie peut aider les parents à surmonter cette période d’adaptation : exercices respiratoires et de visualisation, olfactothérapie avec les huiles essentielles, plantes adaptogènes ou complémentation adaptée et individualisée sont autant d’aides qui ont fait leur preuve.
Si la détresse est plus profonde et/ou associée à une dépression, un accompagnement psychologique par un professionnel de santé formé peut s’avérer indispensable. En particulier, les recherches suggèrent que la thérapie cognitivo-comportementale est le traitement le plus efficace pour améliorer la santé psychologique des parents d’enfants atteints d’une maladie chronique (10).
Diabète de type 2
Comme l’a rappelé cette année la HAS (Haute Autorité de Santé), les modifications du mode de vie (activité physique, nutrition, lutte contre la sédentarité) sont un préalable à l’éventuelle mise en place d’un traitement médicamenteux de l’hyperglycémie, et ce, dès le diagnostic (11).
Les principes clés de l’alimentation anti-diabétique reposent sur :
- une abondance de fibres (légumes, légumineuses, fruits et céréales complètes)
- un apport suffisant de protéines
- la réduction des sucres ajoutés (boissons sucrées, aliments transformés…)
- le choix de graisses saines (insaturées en priorité, et réduction drastique des graisses trans)
- la modération des portions (en se remettant à l’écoute de ses sensations de faim et de satiété)
L’exercice physique est un pilier de la prévention et de la prise en charge du diabète, comme il l’est de la santé. Il contribue notamment à améliorer la sensibilité à l’insuline et à abaisser la glycémie, en combinant des exercices aérobiques (marche rapide, footing, vélo, natation…) et du renforcement musculaire (au poids du corps ou avec poids), le tout en intensité et en quantité suffisantes, dans une routine cohérente.
La gestion du stress est également un axe d’accompagnement naturopathique important du diabète, afin de limiter une production accrue chronique de cortisol, qui possède des effets hyperglycémiants. Les outils sont nombreux, et à adapter et à individualiser en fonction de chacun : respiration, cohérence cardiaque, méditation, plantes adaptogènes, magnésium, etc.
Côté complémentation, plusieurs plantes et actifs semblent sortir leur épingle du jeu. Ainsi, des études indiquent que certains polysaccharides et extraits de plantes, comme Gymnema sylvestris et l’ail possèdent des propriétés antidiabétiques prometteuses. Associés à des médicaments comme la metformine, ces extraits naturels peuvent améliorer le contrôle de la glycémie et le profil lipidique de façon plus efficace que ne le fait le médicament seul (12).
Par ailleurs, le chrome, pris à des dosages adaptés, a montré des résultats positifs pour la régulation de la glycémie, tandis qu’une complémentation en omégas 3 de qualité (non oxydés) améliore la sensibilité à l'insuline et réduit l'inflammation (12).
Évidemment, ces recommandations sont à individualiser en fonction de votre situation, de vos propres habitudes et de vos capacités physiques. La naturopathie, avec son approche holistique et individualisée de la santé, pourra vous accompagner sur le chemin d’une hygiène de vie préventive et de santé.
Ensemble, nous pouvons faire une différence dans la lutte contre le diabète.
Marine Dodet, Naturopathe Educateur de Santé OMNES, Dr en Biologie des Organismes et des Populations – Drumettaz Clarafond (73) - naturopathe-savoie.fr
Disclaimer
Les conseils fournis ici ne sauraient se substituer à un avis médical, la naturopathie s’inscrit dans une démarche de complémentarité, n’arrêtez jamais un traitement en cours sans l’autorisation de votre médecin qui est le seul habilité à poser un diagnostic, prescrire ou modifier un traitement allopathique.
La Naturopathie repose sur l’art de rester en bonne santé, d’être acteur de sa santé et prendre soin de soi par des moyens naturels. Elle englobe l’individu sur toutes les dimensions de l’être : physique, énergétique, émotionnel, mental, socioculturel et planétaire (écologie).
Pour trouver un naturopathe OMNES à proximité de chez vous, consultez le site naturopathe.net ou omnes.fr/annuaire.
Références
(1) IDF Diabetes Atlas 2021, page 10
(2) https://www.diabetesresearchclinicalpractice.com/article/S0168-8227(21)00477-0/abstract
(3) who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/diabetes
(4) Primavera M. et al. Prediction and Prevention of Type 1 Diabetes. Front Endocrinol (Lausanne). 2020 Jun 2;11:248. pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32670194/
(5) Galicia-Garcia U. et al. Pathophysiology of Type 2 Diabetes Mellitus. Int J Mol Sci. 2020 Aug 30;21(17):6275. doi.org/10.3390/ijms21176275
(6) Janssen J.A.M.J.L. Overnutrition, Hyperinsulinemia and Ectopic Fat: It Is Time for A Paradigm Shift in the Management of Type 2 Diabetes. Int J Mol Sci. 2024 May 17;25(10):5488. doi.org/10.3390/ijms25105488
(7) Paquot N. Prévention du diabète de type 2 et de ses complications. Rev Med Liege. 2024 Jun;79(5-6):400-404. pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/38869130/
(8) Pongrac Barlovic D. Et al. Exercise and nutrition in type 1 diabetes: Insights from the FinnDiane cohort. Front Endocrinol (Lausanne). 2022 Dec 22;13:1064185. https://www.frontiersin.org/journals/endocrinology/articles/10.3389/fendo.2022.1064185/full
(9) Noser A.E. Et al. Parental depression and diabetes-specific distress after the onset of type 1 diabetes in children. Health Psychol. 2019 Feb;38(2):103-112.
(10) Eccleston C. Et al. Psychological interventions for parents of children and adolescents with chronic illness. Cochrane Database Syst Rev. 2012 Aug 15;8(8):CD009660.
(11) has-sante.fr/jcms/p_3520515/fr/diabete-de-type-2-les-therapies-non-medicamenteuses-d-abord