21 sept. : journée mondiale de la maladie d'Alzheimer
C’est Alois Alzheimer, médecin psychiatre et neurologue allemand, qui, en 1907, a décrit pour la première fois la maladie d’Alzheimer.
Dans le monde, 55,2 millions de personnes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée et, chaque année, on dénombre près de 10 millions de nouveaux cas (1). Selon les estimations de l’OMS, ce nombre devrait atteindre les 78 millions en 2030 et 139 millions en 2050 (2).
Il s’agit d’une pathologie chronique qui se caractérise par une atteinte cérébrale dite « neurodégénérative ». Selon le Dr Dale BREDESEN, elle aurait pour origine :
- une neuro-inflammation (lésion, infection, régime alimentaire inadapté),
- des carences en nutriments, hormones et molécules indispensables au cerveau,
- l’exposition à des toxiques (métaux lourds ou éléments-traces métalliques...)
Face à ces menaces, se forment des plaques amyloïdes : accumulation de protéines anormales dans le cerveau (appelées « béta-amyloïdes » et « tau phosphorylées »), entraînant la dégénérescence et la destruction progressive des neurones et des synapses.
Une maladie multifactorielle
Outre des prédispositions génétiques pour les personnes porteuses du gène ApoE4, de nombreux facteurs peuvent déclencher ou favoriser la maladie (3). Parmi ceux-ci on trouve :
- en première ligne une alimentation inadaptée. Nous parlons ici d’une alimentation industrielle, oxydante et inflammatoire, riche en viande rouge (contenant en excès du fer et des acides gras saturés), en produits laitiers industriels, en sucres raffinés, en additifs (aspartame, glutamate, colorants dioxyde de titane… ) et pauvre en oméga-3 et végétaux.
- l’exposition aux métaux toxiques (mercure, aluminium, plomb, cadmium…), le tabagisme et l’alcoolisme
- d’autres maladies dites « de civilisation » : hypertension artérielle, diabète, obésité...
- des troubles intestinaux : conséquence d’une altération du microbiote et/ou de la muqueuse intestinale, ils augmentent le phénomène inflammatoire et entraînent des carences en vitamines indispensables au bon fonctionnement cérébral.
- Un mauvais équilibre nerveux : surmenage, stress chronique, dette de sommeil…
- Enfin de possibles causes psycho-émotionnelles conscientes ou inconscientes.
L’accompagnement en naturopathie
La prévention, en adoptant des règles d’hygiène de vie simples, est donc essentielle. D’autre part, si la maladie est déclarée, des alternatives naturelles peuvent contribuer à ralentir son évolution (4). Abordons quelques pistes sous l’angle de la naturopathie.
L’alimentation, un paramètre incontournable
Il va sans dire que les aliments de type fast-food et industriels, riches en sucres raffinés et en acides gras saturés et pauvres en nutriments, seront évincés au maximum. Il convient également de limiter les viandes rouges, les produits laitiers et les fromages, le beurre et la margarine, le gluten. Préférons une alimentation anti-inflammatoire, biologique et antioxydante, crue ou avec une cuisson douce. Elle sera composées en grande partie de légumes et fruits frais, diversifiés et locaux, de petits poissons gras, huiles et oléagineux riches en oméga 3, de céréales complètes et de légumineuses. Les repas seront agrémentés d’épices, d’herbes aromatiques, ainsi que de graines germées, jus de légumes frais, algues et autres aliments riches en nutriments.
Notons que le « régime méditerranéen », bien connu pour ses bienfaits sur la santé cardiovasculaire, contribue également au maintien des fonctions cognitives, intellectuelles et nerveuses. Il est donc particulièrement adapté. Les fameux « oméga 3 », acides gras essentiels polyinsaturés, sont présents notamment dans les huiles végétales (colza, lin, chanvre, cameline, noix, ...) et les petits poissons gras. Des études épidémiologiques ont permis d’établir un lien entre la consommation d’oméga-3, plus particulièrement sous forme de poisson et la réduction du risque de souffrir de démence ou de la maladie d’Alzheimer (5).
Éviter les surcharges toxiques
De surcroît, il est important d’éviter de surcharger l’organisme en aluminium, plomb, mercure et autres métaux lourds. Cela passe par l’arrêt du tabac, le choix d’une eau de bonne qualité et l’évitement des sources d’exposition à l’aluminium (anti-transpirant contenant de l’aluminium, casseroles et plaques de cuisson en aluminium, papier d’aluminium…).
Les compléments alimentaires
Des compléments en vitamines et minéraux adéquats, conseillés par votre naturopathe peuvent contribuer à prévenir la maladie d’Alzheimer : zinc, magnésium, sélénium, silicium, choline, oméga-3, glutathion (GSH), quercétine, resvératrol, vitamines A, C, D, E, ainsi que celles du groupe B (notamment B9)… (6).
Une bonne santé intestinale
Et rappelons-nous l’importance de nous occuper de notre intestin, en lui apportant par exemple de la glutamine aidant à préserver la barrière intestinale, de la curcumine contribuant à diminuer inflammation, des pré ou probiotiques pour renforcer le microbiote intestinal (7).
Le soutien des plantes
La phytothérapie sera bénéfique grâce à l’utilisation de plantes adaptées, qu’elles soient
- minéralisantes et antioxydantes comme la prêle (Equisetum arvense), l’ortie (Urtica dioica) ou le cassis (Ribes nigrum),
- calmantes comme la mélisse (Melissa officinalis),
- stimulantes comme le ginseng (Panax ginseng),
- neuroprotectrices comme la sauge (Salvia sclarea), le gingko (Ginkgo biloba)ou le bacopa (Bacopa monnieri ) (8)
- équilibrantes hormonales (œstradiol, progestérone, hormones thyroïdiennes, cortisol, insuline...)
- chélatrices des métaux lourds comme l’ail, la chorella (9)
Le naturopathe peut cibler celles répondant aux besoins du moment, ainsi que la durée de la prise.
L’équilibre psycho-émotionnel
En parallèle, il est essentiel de savoir gérer au mieux le stress et les émotions. Nombre de techniques existent à cette fin. Citons le yoga, la méditation, la cohérence cardiaque, ainsi que le recours à des techniques respiratoires, manuelles, réflexes.
L’olfactothérapie (stimulation de l’odorat avec les huiles essentielles) est aujourd’hui mise en lumière. On sait que le cerveau olfactif agit sur la mémoire, et des études tentent de démontrer l’influence de l’olfaction sur les symptômes de la maladie (motricité, comportement, sens de l’orientation, agitation, stress, ...) ainsi que sur l’amélioration de la sensation de bien-être (10).
Bouger son corps !
Enfin, une activité physique douce et régulière est toute adaptée aux malades d’Alzheimer, exposés aux difficultés motrices, aux chutes et à la perte musculaire : en particulier les exercices d’équilibre, de souplesse et de renforcement musculaire (11).
La maladie d’Alzheimer est un véritable enjeu de santé publique. Les répercussions sont lourdes de conséquences dans la vie quotidienne des malades, des aidants et pour notre société. La prévention et le diagnostic précoce sont donc importants. Ils permettent de mettre en place des actions et des habitudes d’hygiène de vie pour prendre en charge efficacement la maladie. En ce sens, la naturopathie a toute sa place, dans le cadre d’un accompagnement personnalisé en soutien du suivi médical.
Hélène SAVARY – Naturopathe Éducatrice de Santé OMNES - Saint-Loubès (33)
Tel : 06 71 07 06 93
Mail : hsavary.naturo@gmail.com
Site internet : https://www.helene-savary-naturopathe.com/
Disclaimer
Les conseils fournis ici ne sauraient se substituer à un avis médical, la naturopathie s’inscrit dans une démarche de complémentarité, n’arrêtez jamais un traitement en cours sans l’autorisation de votre médecin qui est le seul habilité à poser un diagnostic, prescrire ou modifier un traitement allopathique.
La Naturopathie repose sur l’art de rester en bonne santé, d’être acteur de sa santé et prendre soin de soi par des moyens naturels. Elle englobe l’individu sur toutes les dimensions de l’être : physique, énergétique, émotionnel, mental, socioculturel et planétaire (écologie).
Pour trouver un naturopathe OMNES à proximité de chez vous, consultez le site naturopathe.net.
Références
(1) www.fondation-mederic-alzheimer.org/alzheimer-en-chiffres
(2) www.who.int/fr/news/item/02-09-2021-world-failing-to-address-dementia-challenge
(3) Bakulski KM & al. Heavy Metals Exposure and Alzheimer's Disease and Related Dementias. J Alzheimers Dis. 2020. doi.org/10.3233%2FJAD-200282
presse.inserm.fr/alcoolisme-et-risque-de-demences/30713/
inserm.fr/dossier/alzheimer-maladie/
Dr Dale Bredesen, La fin d’Alzheimer, le protocole ReCODE, Ed. Thierry Souccar, 2018
(4) Ahmad, S. & al. Natural remedies for Alzheimer's disease: A systematic review of randomized controlled trials. Metabolic brain disease. 2023. doi.org/10.1007/s11011-022-01063-9
(5) Shinto, L. & al. A randomized placebo-controlled pilot trial of omega-3 fatty acids and alpha lipoic acid in Alzheimer's disease. Journal of Alzheimer's disease. 2014. doi.org/10.3233/JAD-130722
(6) Shah H, &al. Revisiting the Role of Vitamins and Minerals in Alzheimer’s Disease. Antioxidants. 2023. doi.org/10.3390/antiox12020415
(7) M Marizzoni, A Cattaneo, & al. Short-Chain Fatty Acids an Lipopolysaccharide as Mediators Between Gut Dysbiosis and Amyloid Pathology in Alzheimer's Disease, Journal of Alzheimers Disease. 2020. doi.org/10.3233/JAD-200306
(8) Chakrovorty, A., & al.. Current Naturopathy to Combat Alzheimer's Disease. Current neuropharmacology. 2023. doi.org/10.2174/1570159X20666220927121022
Dos Santos-Neto, L. L. & al. The use of herbal medicine in Alzheimer's disease-a systematic review. Evidence-based complementary and alternative medicine. 2006. doi.org/10.1093/ecam/nel071
(9) wikiphyto.org/wiki/Ail , wikiphyto.org/wiki/Chlorella
(10) Dr Jean-Pierre Willem, Alzheimer et odorat, quand les arômes restaurent la mémoire. Ed. Guy Trédaniel. 2021
(11) Marcos Paulo Braz de Oliveira, & al. Effectiveness of physical exercise at improving functional capacity in older adults living with Alzheimer’s disease: a systematic review of randomized controlled trials. Disability and Rehabilitation. 2022. doi.org/10.1080/09638288.2022.2037744