28 mars : Journée Mondiale de l’Endométriose
L'endométriose concernerait 1 femme sur 10 ! Elle se caractérise par la présence anormale de tissu endométrial dans la cavité abdominale, entraînant notamment des douleurs menstruelles, des règles abondantes, des troubles de la fertilité et des risques d'infertilité (1). La naturopathie peut accompagner ces femmes de façon naturelle et sans effet secondaire… si ce n’est positifs !
Qu’est-ce que l’Endométriose ?
Pendant le cycle menstruel et particulièrement après l’ovulation (phase lutéale), la muqueuse utérine appelée « endomètre » s’épaissit sous l’effet des hormones féminines, œstrogènes et progestérone dans le but d’accueillir un ovule fécondé. En l’absence de grossesse, l’endomètre se délite, saigne et est évacué : ce sont les règles. Dans le cas de l’endométriose, certaines cellules endométriales migrent et se fixent hors de la cavité utérine, sur les ovaires, les trompes, le vagin, le rectum et parfois dans le cerveau, les poumons ou l’intestin (5% des cas).
Les cellules endométriales se comportent comme dans l’utérus et adhèrent aux organes sur lesquels elles sont fixées, empêchant leur mobilité et fonctionnement normal. Elles produisent également des œstrogènes et prolifèrent comme des « métastases non cancéreuses ». Pendant les règles, ces cellules saignent ce qui provoque un dysfonctionnement immunitaire. Le tissu inflammatoire atteint les fibres nerveuses et engendre des douleurs.
L’endométriose est une pathologie inflammatoire auto-immune chronique caractérisée par une hyper-oestrogénie.
Symptômes
L’endométriose serait asymptomatique chez 1/3 des femmes (1). Chez les autres, les symptômes répertoriés (3) (15) sont des dysménorrhées (violentes douleurs pelviennes avant les règles avec un pic entre le 2e et 4e jours des règles), des règles longues et abondantes et un cycle court, des douleurs chronique du petit bassin (siège de la vessie et des organes génitaux) avec parfois une constipation pendant les règles, des douleurs urinaires et à la défécation, des douleurs intenses pendants les rapports (surtout en 2e partie de cycle), de l’infertilité (12). On observe aussi parfois des cruralgies, des douleurs au niveau des lombaires et abdominales, nausées, vomissements, fatigue et évanouissement.
Étiologie non élucidée
Les causes sont multifactorielles et encore à l’étude, même si plusieurs pistes sérieuses se démarquent, notamment :
- Alimentaire (excès d’acides gras saturés et viande rouge)
- Auto Immune (4) avec une présence d’anticorps dans plus de 60% des cas
- Génétique (13)
- Puberté précoce
- Bactérienne (Fusobactérium nucleatum) (6)
- Hygiénique : les tampons provoquent le reflux des règles et contiennent des perturbateurs endocriniens comme la dioxine, le furane et des pesticides (7) (1) (tout comme les serviettes hygiéniques)
- Épigénétique : perturbateurs endocriniens (13)
- Infectieuse : co-infections virales (Cytomégalovirus ou CMV, Virus d'Epstein-Barr ou EBV)
Accompagnement naturopathique
La naturopathie dispose de clefs pour lutter contre l’inflammation, améliorer l’équilibre hormonal et la réponse immunitaire. En complément d’un suivi médical, les techniques naturopathiques peuvent aider à soulager et améliorer la qualité de vie (10)(11)(14). Les conseils pourront porter sur les domaines suivants :
1) Alimentation hypotoxique pour éviter les perturbateurs endocriniens et autres composés toxiques pro-inflammatoires :
- Alimentation colorée riche en anti-oxydants (polyphénols) et en fibres
- Diminuer les graisses surtout animales (excepté le Ghee ayurvédique)
- Exclure les sucres raffinés
- Consommer des alliums (ail, oignon) et des crucifères riches en sulforaphane (protecteur hormonal) comme le brocolis, le choux, le navet...
- Apport de vitamines anti-oxydantes (B1, B2, B6, B12, C, D et E) et oligoéléments (Fer, Magnésium, Zinc)
- Apport d’acides gras poly-insaturés (Oméga 3 et 6) pour maintenir en équilibre la balance inflammatoire (poissons sauvages comme anchois, sardines, huile de Krill...)
2) Inflammation et immunomodulation
- Réparation de la muqueuse intestinale et rééquilibrage du microbiote pour limiter l’hyper-perméabilité intestinale, source d’inflammation et d’encombrement des émonctoires
- Exemples de phytothérapie : huile végétale de Copaïba (anti-inflammatoire, anti-oxydante et immunomodulatrice), curcuma longa, gingembre, Ganoderma Lucidum (reishi, qui est un champignon)
3) Équilibre hormonal
- Soutien des fonctions émonctoires de détoxification de l’organisme (hépatique, rénale et intestinale) pour favoriser l’élimination des toxines et des hormones en excès
- Le Gattilier possède une action anti-oestrogénique (régularise la sécrétion hypophyso-gonadique) et une action progestérone-like (favorise la production d’hormone par le corps jaune). La progestérone agit sur les méno et métrorragies, les bouffées de chaleur, la rétention d’eau, les mastoses et les troubles de l’humeur.
- L’Achillée Millefeuille et le Yam sont harmonisants du cycle féminin par leur action progestérone-like et agissent sur les hémorragies.
4) Douleur
- Phytembryothérapie : le macérat de bourgeons vigne agit sur les dysménorrhées (douleurs des règles) et les hémorragies utérines
Conclusion
Cette pathologie gynécologique, sous-estimée d’après l’INSERM (13) et aux causes encore méconnues, touche des millions de femmes, de plus en plus jeunes, altérant leur vie au quotidien. Dans cette nouvelle ère de la Santé Intégrative, l’alliance entre la médecine conventionnelle et les techniques naturelles non-invasives peut apporter des solutions intéressantes dans l’accompagnement des femmes souffrant d’endométriose. Afin de bénéficier d’un accompagnement de qualité et personnalisé, il est essentiel de se tourner, en complément de votre médecin, vers un naturopathe qualifié (annuaire disponible sur www.omnes.fr ou www.naturopathe.net), notamment pour l'utilisation appropriée des plantes proposées ci-dessus.
Cindy Soler - Naturopathe Educatrice de Santé OMNES – Ornans (25)
Mail : cindy.soler@l-ame-agit.fr
Tel : 06 14 36 41 35
Site : www.theraneo.com/l-ame-agit
Disclaimer
Les conseils fournis ici ne sauraient se substituer à un avis médical, la naturopathie s’inscrit dans une démarche de complémentarité, n’arrêtez jamais un traitement en cours sans l’autorisation de votre médecin qui est le seul habilité à poser un diagnostic, prescrire ou modifier un traitement allopathique.
La Naturopathie repose sur l’art de rester en bonne santé, d’être acteur de sa santé et prendre soin de soi par des moyens naturels. Elle englobe l’individu sur toutes les dimensions de l’être : physique, énergétique, émotionnel, mental, socioculturel et planétaire (écologie).
Pour trouver un naturopathe OMNES à proximité de chez vous, consultez le site naturopathe.net ou www.omnes.fr
Références
(1) James H. Liu, Endométriose, MD, Case Western Reserve University School of Medicine (msdmanuals.com), avril 2022
(2) VIDAL, Endométiose (vidal.fr)
(3) INSERM, Perturbateurs endocriniens, Un enjeu d’envergure de la recherche (inserm.fr), octobre 2018
(4) Charles Chapron et al., L’endométriose : un nouveau paradigme ! Med Sci (Paris) juin 2021
(6) Ayako Muraoka et al., Fusobacterium infection facilitates the development of endometriosis through the phenotypic transition of endometrial fibroblasts, Science Translational Medicine (pubmed), juin 2023
(7) Formation « Endométriose » Dr Ledoux, 2024
(9) presse.inserm.fr/canal-detox/diagnostiquer-lendometriose-avec-un-test-salivaire-vraiment-un-point-sur-les-nouvelles-donnees/
(10) Katéri JOUVEAUX, Formation OMNES « Accompagnement du Féminin - Endométriose – Fibromes – Mycoses vaginales », 2022
(11) Revue Alternative Santé n°120, février 2024
(12) Clement A et al, Endometriosis pathogenesis : role played by the oxidative stress due to MTHFR mutations, Fertility and sterility, juillet 2018
(13) INSERM, Endométriose : Une maladie gynécologique fréquente mais encore mal connue (inserm.fr), décembre 2018
(14) Tapmeier T et al., Neuropeptide S receptor 1 is a nonhormonal treatment target in endometriosis, Science Translational Medicine (pubmed), août 2021
(15) EndoFrance.org