Plantes toxiques pour les équidés
De très nombreux végétaux représentent un risque réel qui augmente à cause des modifications d’usage des chevaux, de la gestion plus ou moins pertinente des pâtures, de l'accès à de nouveaux territoires, de l'introduction de nouveaux végétaux dans leur environnement, des modifications climatiques et du manque de connaissances en botanique par les propriétaires.
Les intoxications liées à l’ingestion de certains végétaux par les équidés peuvent s’avérer très graves, voire mortelles dans certains cas. Il est donc indispensable d’avoir une bonne connaissance des plantes toxiques.
Les risques sont présents toute l’année, mais sont plus élevés au printemps/été et à l’automne.
Les végétaux toxiques peuvent être présents dans les pâtures, les prairies de fauche et l’environnement du cheval (randonnée, sortie en forêt, déménagement, déplacement en compétition et même à l’écurie lorsqu’un résidu de plante toxique se retrouve incidemment dans sa ration ou dans son foin).
Selon la variété, la toxicité, la quantité ingérée, la santé et le stade de vie (jeune, femelle gestante ou allaitante), les symptômes seront plus ou moins importants.
Les arbres, les arbustes et les plantes toxiques
Il existe de très nombreux végétaux toxiques pour les équidés. Voici une liste non exhaustive classée par toxicité selon le RESPE (Réseau d’Epidémio-surveillance en Pathologie Equine).
Quels sont les symptômes?
Ils peuvent survenir plusieurs jours, voire plusieurs semaines après l’ingestion. La particularité du cheval est qu’il ne peut pas vomir, ni régurgiter.
L’If, le Laurier rose et le Robinier (faux-acacia) ont des effets foudroyants.
Les autres plantes toxiques provoquent principalement les symptômes suivants :
- Troubles neurologiques : convulsions, nervosité, tremblements, tressaillements musculaires, troubles locomoteurs, abattement, prostration, léthargie, paralysie, somnolence, coma
- Troubles digestifs : diarrhée (parfois hémorragique), constipation, colique
- Troubles du métabolisme : salivation excessive, fièvre, sudation, nervosité inhabituelle, augmentation de la fréquence cardiaque et/ou respiratoire
- Troubles uro-génitaux : anurie (ne peut plus uriner), urine avec présence de sang, avortement
Que faire en cas d’intoxication?
- Essayez d’identifier le végétal toxique et d’estimer la quantité ingérée
- Appelez de toute urgence votre vétérinaire ou un centre anti-poisons pour animaux
En attendant le vétérinaire, gardez votre cheval au calme, contrôlez ses fonctions vitales (pouls, respiration, température), notez la chronologie d’apparition des symptômes digestifs, cardiaques et nerveux et faites-le marcher doucement s’il souffre de coliques.
Comment prévenir l’ingestion d’un végétal toxique ?
Éliminez les plantes toxiques des prairies pâturées et des paddocks, une mauvaise gestion des prairies impacte non seulement la qualité de l’herbe pâturée/fauchée, mais elle permet la prolifération de végétaux aux effets indésirables pour les équidés
- Ramassez les glands présents sur la pâture et taillez les haies d’ornement qui bordent les pâturages pour supprimer les branches à portée des chevaux
- Ne distribuez jamais de déchets verts (résidus de taille de haies ou de tonte, feuilles mortes, ...)
- Placez des fils de clôture et des barrières à bonne distance des talus et des haies pour limiter la colonisation des pâtures, surtout pendant les périodes à risque (émergence des plantules, développement de la plante, chute des fruits, ...)
- Attachez votre cheval à un arbre qui ne présente aucun danger lors de vos arrêts en promenade
- Restez vigilant avec les fourrages (ensilages, enrubannages, foins) qui peuvent contenir des plantes toxiques. Certaines perdent leur toxicité en séchant, mais d’autres restent toxiques si elles sont présentes en grandes quantités comme la prêle ou la fougère. Un fourrage déshydraté qui contient des plantes toxiques est potentiellement plus dangereux que de l’herbe fraîche car la perte en eau des végétaux entraîne une modification de leurs propriétés (facteurs de répulsion, modification du goût par diminution de l’amertume, …), ce qui le rend plus appétant. Une fois les végétaux séchés, le cheval n’est donc plus en mesure de les trier.
De manière générale, choisissez toujours avec soin les plantes qui composeront le fourrage.
Les meilleurs moyens de prévention sont de connaître les plantes toxiques, d’observer, d’entretenir les prairies, de bien gérer le pâturage et de tailler les haies.
Si vous souhaitez apprendre à connaître et reconnaître les plantes toxiques pour les équidés, le RESPE propose un poster et un tableau qui répertorie les principales espèces toxiques par zone à risques dans l'environnement des chevaux https://respe.net/plantes-toxiques-equides-zones-a-risque/
Un ouvrage complet est également disponible chez Zenhorse « Équidés et plantes toxiques ».
Les zones où les plantes toxiques peuvent être présentes dans l’environnement des équidés sont nombreuses. Les cas rapportés par le Centre National d’Informations Toxicologiques Vétérinaires (CNITV) montre que les principaux végétaux toxiques rencontrés par les équidés responsables d’intoxications sont le Chêne, l’If, le Laurier rose, la Porcelle enracinée, le Robinier (faux-acacia) et le Séneçon. Pour éviter l’ingestion d’un végétal toxique, prenez connaissance des plantes toxiques et avant d’installer vos compagnons ou de les sortir au pré, vérifiez l’état des pâtures et des plantes qui s’y trouvent.
Sources :
https://equipedia.ifce.fr/intoxications-vegetales-equides
https://www.lepaturon.com/blog-cheval/plantes-toxiques-cheval/
La naturopathie animale ne remplace pas une consultation vétérinaire.
Les conseils proposés ont pour objectif d’améliorer le bien-être de votre animal mais ne prétendent pas traiter de maladie.
Sabrina SOURBIER
Naturopathe Animalier
Animopathe
Lyon – Rhône
https://animopathe.fr/