La naturopathie est définie par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comme la médecine traditionnelle occidentale et fait partie, avec la médecine traditionnelle chinoise en Chine et la médecine traditionnelle ayurvédique en Inde, des trois principales médecines traditionnelles pratiquées dans le monde. Elle est la plus représentée géographiquement avec plus de 110 000 praticiens et praticiennes dans 108 pays .
La naturopathie puise ses racines dans les pratiques des médecins de l’antiquité Gréco-Romaine, et en particulier d’Hippocrate qui est considéré également comme le père de la médecine conventionnelle actuelle. Ces médecins utilisaient déjà à l’époque, dans leur pratique médicale, le rééquilibrage alimentaire, les exercices corporels, l’hydrothérapie, l’utilisation de plantes médicinales, etc.
Hippocrate nous a ainsi laissé de grands principes et des aphorismes qui pour certains ont évolués au cours du temps et qui pour d’autres, restent encore d’actualité : « d’abord ne pas nuire » (Primium non nocere), « accompagner la personne dans sa globalité » (tolle totum), « utiliser les capacités réparatrices de la nature » (vis medicatrix naturae) et le « Serment d’Hippocrate » à titre d’exemple. Claude Galien, considéré comme le dernier grand médecin de l’Antiquité est le fondateur, avec Hippocrate, des principes de base de la médecine conventionnelle Européenne et de la naturopathie.
Mais c’est en Allemagne que l’on retrouve les origines de la naturopathie moderne avec des personnalités comme Sébastien Kneipp (1821-1897), Vincent Priessnitz (1799-1851), Theodor Hahn (1824-1883) ou encore Friedrich Eduard Bilz (1842-1922), fondateur d’une clinique de soins naturels à Dresde.
Avec le départ de praticiens allemands outre Atlantique, la naturopathie (« nature’path » ou chemin de la nature pour les anglo-saxons) se développe aux États-Unis et au Canada, mais également en Amérique du sud, en Asie, au Moyen-Orient et en Afrique où à chaque fois elle se teinte et s’enrichit d’usages de pratiques ancestrales locales.
En France, le courant hygiéniste des XIXème et XXème siècles, porté par des médecins qui utilisent des accompagnements et soins naturels dans leurs pratiques médicales, et également des non-médecins, va poser les bases de la pratique naturopathique en France. Nous pouvons citer des personnages emblématiques comme le docteur Paul Carton (1875-1947), souvent présenté comme « l’Hippocrate du XXème siècle », le docteur Catherine Kousmine (1904 – 1992), Henri-Charles Geffroy (1895-1981) fondateur des magasins La Vie Claire ou encore le naturopathe André Passebecq (1920 - 2010) qui enseigna la « naturothérapie » de 1982 à 1993 dans le cadre de la faculté de médecine de Bobigny et de son département universitaire de médecines naturelles (DUMENAT).
Dans les années 1940, le biologiste Pierre-Valentin Marchesseau (1910 – 1995) formalisera une synthèse des courants anglo-saxon et européen pour établir la naturopathie moderne en France et formera de nombreux naturopathes dans son école parisienne, la Faculté Libre de France.
1. Primum non nocere : D’abord ne pas nuire (innocuité). Exclure toute intervention, soin, technique, pratique ou produit pouvant être porteur de nuisance à la personne.
2. Vix medicatrix naturae : Le pouvoir guérisseur de la nature est étudié, appliqué et enseigné. L’énergie vitale (Phusis en grec, qui donnera physicien et médecin -physician- en anglais) est analogue au Prâna (médecine ayurvédique) ou au Qi (médecine chinoise). Ce concept peut être associé à l’homéostasie de Claude Bernard puis de Bradford Cannon.
3. Tolle causam : Traiter la cause. Par opposition à la suppression des symptômes, la Naturopathie cherche à éradiquer l’origine multifactorielle des dysfonctions qui siège sur le plan humoral (biologique) ou sur un autre plan (psychologique, environnemental, …).
4. Docere : Enseigner. C’est le rôle essentiel du praticien dont les conseils tendent à proposer des réformes de l’hygiène de vie sur un mode toujours pédagogique (l’origine des mots Docte puis docteur évoquent le même rôle d’enseignant).
5. Home totus, Tolle totum (gr. : Anthropos holos) : Considérer l’homme dans sa globalité, dans une approche anthropologique holistique.
6. Deinde purgare : Drainer, détoxiquer. Conscient de l’importance des diverses surcharges qui peuvent affecter le terrain biologique (sang, lymphe, milieu interstitiel et cellulaire), le Naturopathe propose diverses méthodes d’élimination via les émonctoires.
7. Praevenire : Prévenir. C’est le champ d’élection de la Naturopathie qui préfère œuvrer en amont de la pathologie, sur le mode de la prévention primaire active.